Le Dr Sambo lance un appel à un appui accru et mieux coordonné des donateurs pour aider les pays à éliminer les maladies tropicales négligées

Le Directeur régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique, le Dr Luis Sambo, a lancé un appel à un engagement accru et à un appui mieux coordonné des partenaires et des donateurs pour lutter contre les maladies tropicales négligées (MTN), qui affectent principalement les personnes vivant en zones rurales.

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Cet appel a été lancé dans une allocution prononcée à l’ouverture de la réunion consultative régionale sur les maladies tropicales négligées, qui se tient à Brazzaville depuis ce mercredi.

Dans son allocution, le Directeur régional a salué à sa juste valeur l’appui fourni par l’industrie pharmaceutique, les donateurs, les gouvernements nationaux, les experts et la communauté de la recherche, sans oublier les organisations non gouvernementales de développement, en vue d’alléger la charge de morbidité due aux MTN dans la Région africaine de l’OMS.

«Grâce à un tel soutien massif et à l’engagement des parties prenantes, nous sommes sur la bonne voie pour faire des MTN une histoire ancienne dans notre Région», a affirmé le Dr Sambo dans une allocution prononcée en son nom par le Directeur régional adjoint, le Dr Matshidiso Moeti.

Le Directeur régional a également évoqué l’impact sanitaire et économique négatif des maladies sur les populations, mettant en évidence la gravité de la charge due aux MTN, qui ont des conséquences telles que l’infection par des vers intestinaux ou la cécité des rivières.

«Les mères et les enfants infectés par des géohelminthiases (des vers intestinaux) développent l’anémie et d’autres complications au fur et à mesure que la maladie évolue. Certains enfants abandonnent l’école pour s’occuper de leurs parents touchés par des incapacités provoquées par des MTN telles que le trachome, l’onchocercose (encore appelée la cécité des rivières) et la filariose lymphatique (encore appelée l’éléphantiasis). Ces enfants reçoivent ainsi très peu d’instruction voire aucune éducation, ce qui perpétue le cycle de la pauvreté dans les familles», a affirmé le Directeur régional.

Le Dr Sambo a exprimé sa satisfaction par rapport aux progrès constants accomplis sur le plan de la fourniture d’interventions de contrôle des MTN et du renforcement des programmes nationaux de lutte contre les MTN dans la Région. Le Directeur régional a pris un exemple pour illustrer ces progrès : il s’agit de la fourniture, en 2011, de médicaments à 203 millions de personnes à risque d’éléphantiasis, de bilharziose, de cécité des rivières et de vers intestinaux. En outre, le nombre de cas de maladie du sommeil, de lèpre et d’ulcère de Buruli a baissé, et trois autres pays – Burkina Faso, Érythrée et Togo – ont été confirmés exempts de transmission locale de la maladie du ver de Guinée.

«Avec ces exemples, il est à espérer que les pays de la Région pourront éliminer les MTN», a indiqué le Dr Sambo. Et d’ajouter que : «Ces maladies ont été négligées pendant bien trop longtemps… [et] il est encourageant de constater que les pays de notre Région et la communauté internationale s’unissent pour lutter contre les MTN et transformer la vie des millions de personnes qui souffrent ou sont affectées par ces maladies.»

S’agissant de la très importante problématique de la coordination, le Dr Sambo a salué les sérieux efforts entrepris par les pays pour intégrer leurs programmes et interventions de lutte contre les MTN, garantir une action plus efficace et plus efficiente et accélérer les progrès. Le Directeur régional a souligné que tous ces efforts devraient être soutenus par une meilleure coordination des parties prenantes des MTN dans les pays, avant d’exhorter les secrétaires généraux et les hauts responsables gouvernementaux, ainsi que les autres partenaires présents à la réunion consultative, à plancher sur des mécanismes de coordination innovants et efficaces susceptibles d’accroître les synergies, de réduire les coûts de transaction pour tous et de générer un meilleur impact et de meilleurs résultats.

Le Directeur régional a par ailleurs relevé que le rythme des progrès n’était pas assez soutenu et qu’il faut intensifier les efforts pour atteindre les objectifs 2020 des MTN, qui consistent à contrôler et à éliminer 10 MTN d’ici la fin de la décennie en cours.

S’agissant du financement, le Dr Sambo a informé les participants que le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique avait élaboré un état des besoins et des lacunes en ressources financières pour les programmes nationaux de lutte contre les MTN, sur la base des plans directeurs nationaux de lutte contre les MTN, et en tenant compte des objectifs 2020 sur les MTN.

Tout en lançant un appel à plus d’engagement de la part des États Membres, des donateurs et des partenaires, le Directeur régional n’a pas manqué de féliciter le Ghana, qui a alloué US $1 million à son programme de lutte contre les MTN en 2012, et le Nigeria, qui a pris l’engagement de verser US $5 millions au Programme africain de lutte contre l’onchocercose (APOC), basé à Ouagadougou.

Pour terminer son propos, le Dr Sambo a fait part de l’engagement de l’OMS à harmoniser les efforts des pays et des partenaires et à créer un cadre favorable à l’accélération de la mise en œuvre des programmes de lutte contre les MTN dans la Région africaine.

La réunion de trois jours connaît la participation de secrétaires généraux, spécialistes des MTN et directeurs de services médicaux au ministère de la Santé, de représentants de donateurs et de sociétés pharmaceutiques, d’organisations non gouvernementales de développement (ONGD) et d’autres experts.